15 janvier 2015Argenteuil , Clarisse Agbegnenou , judo , Judo Club Escales Argenteuil 95
Clarisse arrive à la deuxième place du classement des athlètes françaises derrière la championne du monde de cyclisme Pauline Ferrand-Prévot… Selon le journal l’Équipe, après avoir été classée troisième sportive de l’année par le Dauphiné Libéré ! Phénomène de précocité et de puissance, Clarisse Agbegnenou a été sacrée championne du
monde de judo à vingt et un ans cet été. VINGT-HUIT combats pour autant de succès, un sceptre européen et une couronne mondiale : le bilan 2014 de Clarisse Agbegnenou est comparable à celui de Teddy Riner. C’est tout dire. Comme lui, la sociétaire d’Argenteuil est la numéro 1 planétaire de sa catégorie (-63 kg). Comme lui, sa puissance et son « explosivité » sont à ranger dans la catégorie des exceptions.
En témoigne ce combat, fin août à Tcheliabinsk (Russie), en finale des Mondiaux, face à l’Israélienne Yarden Gerbi. Une dauphine sacrée en 2013 mais punie comme un enfant, cet été, sur un mouvement de hanche à fissurer une pile de pont. Aujourd’hui, à vingt-deux ans seulement, « Gnougnou » est devenue une terreur sur le tatami. Un cauchemar pour l’Italienne Edwige Gwend, la Slovène Tina Trstenjak ou la leader japonaise Kana Abe. Parmi les plus fameuses – 63 kg de l’échiquier, elles cumulent désormais à elles trois dix défaites pour zéro victoire contre la belle Bleue. Une stakhanoviste, à en croire Ahcène Goudjil, son entraîneur de club. « Une machine », selon Lucie Décosse, ex-impératrice de la catégorie. « Un bulldozer », précise Larbi Benboudaoud, son coach référent en équipe de France.
Clarisse Agbegnenou a déjà le regard braqué sur Rio et ses Jeux. Si elle y triomphait, elle deviendrait la lauréate européenne la plus jeune de l’histoire olympique en – 63 kg. Près de deux ans après avoir battu ce record de précocité en Championnats du monde. À grand renfort de techniques de plus en plus affûtées. Et servie par un physique rare. Qui lui permet régulièrement d’arracher ses rivales avant de leur incruster les épaules dans le tapis. Ura-nage, appelle-t-on ce mouvement en japonais. « Énorme ! », s’exclame-t-on quand on est spectateur et privé de tout savoir judo. Agbegnenou est une tête de gondole pour sa fédération et un imposant outil de promotion pour sa discipline. Au-delà, elle dispose du potentiel et du temps nécessaires pour devenir la première Française double championne olympique.